MUSIQUE et DANSES RWANDAISES partie 3

Dans cette partie 3 de « MUSIQUE et DANSES RWANDAISES » vous trouvez la description détaillée avec toutes les liens vers les video enregistrements des troupes 21 à 32.
A la fin de cette page il y a deux liens qui vous permettent, soit de retourner vers la première partie, soit de retourner vers la partie 3.
Bien sûr, vous pouvez toujours utiliser le menu latéral pour aller vers la page d’introduction des MUSIQUE et DANSES RWANDAISES.
 

21. La troupe Abashozamihigo (traduction Les Provocateurs des défis) Itabire, Mwendo
province Kibuye (actuellement Province de l’Ouest)


Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a, b, c, d, e, f
 
La troupe Abashozamihigo enregistrée ici est composée de jeunes qui semblent être les héritiers de l’ancienne troupe du même nom. La troupe de ces anciens se distinguait par ses chants et danses alors que la troupe des tambourinaires de la paroisse de Birambo évoluait séparément. A l’occasion de cet enregistrement-ci, il semble que les deux se soient regroupées.
 
a. Mpunga, Guerrier de grande force. Une des chansons propres à la région, qui débute par une introduction psalmodiée, habituellement longue mais très écourtée ici. La chanson est du genre épique, vantant les exploits guerriers des anciens héros.
 
b. Murare neza, Passez bien la nuit : chanson populaire commune à l’ensemble du Rwanda.
Urwanyamiyaga, Celui des vents (traduction approximative). Chanson Hutu empruntée aux Twa et propre à cette région.
 
c. Abashyitsi bararaye, (nos) Hôtes se disposent à passer la nuit (chez nous). Chanson populaire avec une mélodie et une chorégraphie propres à cette région de l’ouest du pays.
 
d. Préparation – tendre la peau des tambours autour du feu de bois.
 
e. Imirishyo y’ingoma : Rythmes tambourinés du répertoire traditionnel.
 
f. Un groupe d’enfants montrent un hochet (ikinyuguri) fabriqué en une boîte métallique de récupération. Ils s’accompagnent timidement d’un chant religieux qui dit « Mana yanjye, Mana yo mw’ijuru !», « Mon Dieu, Dieu du ciel ! »
 
 

22. Le cithariste Grégoire Hitimana du Musée National du Rwanda à Butare (actuellement dans la Province du Sud)


Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a et b
 
Le cithariste a présenté deux morceaux dans un style caractéristique des régions centrale et méridionale du Rwanda (jeu et tension des cordes de la cithare spécifiques à ces régions).
 
a. Ingoro y’umurage w’u Rwanda, Le palais de la culture rwandaise, morceau à la cithare inanga. Le cithariste chante le musée National à la manière épique, parlant de ses actions et réalisations comme il chanterait les hauts faits d’arme d’un guerrier.
 
b. Nyiranteganya, la Prévoyante. Ce morceau contient un ensemble de conseils prodigués à une jeune fille du petit peuple pour un comportement équilibré et très social envers les gens de son entourage. Un comportement pareil dans la société est un investissement contre les contrariétés que quelqu’un peut rencontrer au cours de sa vie.
 
 

23. La troupe des Imharamba ou Danseurs à la houe – Gikongoro (actuellement dans la Province du Sud)


 
Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a et b
 
Les troupes des Imharamba ou Danseurs à la houe sont une spécialité de la région du Bufundu dans le sud du Rwanda. Ils sont habillés de feuilles de bananier et équipés chacun d’une houe usagée et emmanchée. Ils évoluent sur deux lignes selon une structure traditionnelle, au rythme d’un petit tambour et d’une trompe ihembe.
 
a. La troupe monte la colline pour arriver sur la scène des enregistrements. Elle est accompagnée par un tambour ingoma, deux trompes et un sifflet. Les danseurs sont habillés de vert, évoquant les feuilles de bananier, et entament leurs danses. Ils sont encouragés par un umwidozi qui les excite par son chant.
 
b. Un des danseurs récite une ode à la houe face au micro isuka y’igikara y’ijikaka, la houe au teint noir est de grande bravoure.
Les autres danseurs écoutent, exécutent encore quelques derniers pas de danse et quittent la scène en descendant la colline.
 
 

24. La cithariste Sofia Nzayisenga – ville de Kigali


Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a, b, c, d, e, f

Sofia a été formée, encore très jeune, par son père, le cithariste Thomas Kirusu dans la spécialité du jeu à l’inanga (cithare). Le répertoire des morceaux qu’elle peut interpréter est assez étendu. Elle a déjà eu l’occasion de jouer à l’étranger.
Les morceaux présentés sont du domaine traditionnel populaire, c’est à dire du genre narratif. Le nombre de morceaux traditionnels que Sophia connaît et peut restituer est considérable.
 
a. Tony et son équipe arrivent chez Sofia. C’est une toute petite maison en briques adobes. Elle chante à la lumière d’une bougie (pas d’électricité) en s’accompagnant de sa cithare. L’enregistrement est trop faible pour comprendre les paroles.
 
b. Deuxième chant exécuté par Sofia dans les mêmes circonstances. C’est un samedi. Un groupe de prière entonne des chants tout près de sa maison. Impossible de continuer. Un rendez-vous est pris avec le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et des Sports pour pouvoir enregistrer Sofia dans de meilleures circonstances. Le studio du Ministère est libre le mardi suivant. L’équipe reviendra donc la chercher.
 
c. Sofia accompagne l’équipe à Kigali. Le Ministère a été installé dans le bâtiment du stade Amahoro. Avant l’enregistrement, Sofia et l’équipe reçoivent la visite de Madame Agnes Mukazibera, Secrétaire Générale du Ministère, qui s’informe du déroulement du projet.
 
d. Umugabo w’inganzwa, l’Homme dominé (et méprisé) par sa femme: ce thème est présent dans beaucoup d’autres catégories de la chanson et de la poésie populaires rwandaises. La chanson développe toutes les actions de cette domination, par touches d’une satire incisive.
 
e. Kamananga ka Sebajura (nom d’homme) Sofia reproduit ce morceau connu par tous les citharistes du Rwanda et qui évoque un héros du Rwanda ancien.
 
f. Umugeni, la Mariée: un ensemble de conseils donnés à une future jeune mariée, pour son maintien, ses relations avec son mari, avec les gens de son entourage et ses beaux-parents, etc.
 
 

25. La troupe Inyamibwa (traduction l’Elite) de Byumba-ville – province Byumba (actuellement Province du Nord)


 
Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a, b, c, d, e
 
La danse accompagnant les chansons présentées ici est dominée par la chorégraphie dite Kiga qui se caractérise par un balancement latéral des bras, mais surtout par des bonds d’une ampleur considérable. Cette chorégraphie privilégie la force et constitue un trait culturel régional, au même titre que la danse de l’île de Nkombo dans le lac Kivu.
 
a. Turanezerewe twese, Nous sommes tous comblés de bonheur. Chanson de danse avec accompagnement d’un tambour et du battement des mains comme pour toutes les chansons de danse de ce groupe ci-après.
 
b. Akarere ka Byumba, la Région de Byumba: comme le titre de la chanson le laisse entendre, la chanson présente la province de Byumba, ses collines, sa beauté, sa culture et ses réalisations socio-économiques. Le texte est en dialecte Kiga du nord-est du Rwanda. Elle est suivie par un morceau instrumental avec une flûte et le battement des mains.
 
c. Baje neza, baje amahoro, Nos hôtes sont arrivés, ils sont venus en paix. Chanson de danse en dialecte kiga propre à cette région nord du Rwanda
 
d. Umuco nyarwanda ntugacike, Puisse la Culture rwandaise ne pas disparaître: le titre de la chanson est indicatif de son contenu qui développe toutes les actions entreprises ou devant l’être pour la préservation et la promotion de la culture rwandaise.

  • Amayombera, chanson de danse en dialecte kiga (avec flûte) dont le texte développe des actions du domaine social.
  • Rubinga rugwira, chanson-complainte en dialecte kiga
  • Arenda kubarusha Voilà qu’il va les surpasser. Chant populaire commun aux régions orientale et nord-orientale du Rwanda. Elle est du genre épique et chante des héros de l’ancien Rwanda.

e. Chanson de danse en dialecte kiga avec accompagnement de deux flûtes, un tambour et le battement des mains.
 

26. La troupe Garukurebe (traduction Reviens (nous) contempler), Rwamagana, Province Kibungo (actuellement Province de l’Est)


Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a, b, c, d, e, f
 
Certains pas et mouvements des danses de la troupe sont inspirés de la danse twa : contretemps, fantaisies (ibitego), rapidité, pas amples, truculence. D’autres pas (chez les filles) sont proches du genre umushagiriro, danse lente évoluant normalement sur la mesure 2/4, mais de rythme un peu plus rapide dans le cas de cette troupe. Les dames plus âgées de la troupe effectuent des pas et des mouvements de l’ancienne chorégraphie bovine, notamment au niveau du port des bras levés.
 
Toutes les chansons de danses présentées ici sont accompagnées de deux tambours et du battement des mains.
 
a. Rwanda wahogoye ntaraza ! Rwanda tu as versé trop de larmes avant mon arrivée ! Cette chanson à connotation patriotique est en rapport avec le retour au pays des réfugiés rwandais (après la guerre de 1990-1994) et les actions entreprises pour développer le pays.
 
b. Giramata, Aie du lait, (autrement dit : Sois comblée de bonheur, richesse et progéniture). Chanson tutsi qui fait partie du répertoire des chants du cérémonial du mariage. Le titre et le texte de la chanson indiquent le souhait exprimé à la mariée par sa mère ou sa belle-mère pour une vie en ménage pleine de bonheur. La troupe utilise des accessoires qui étayent ce souhait.
 
c. Rwanda rw’Abanyarwanda, le Rwanda des Rwandais (que ceux-ci doivent chérir et développer)
 
d. Bavandimwe Banyarwanda, Ô Rwandais, mes frères. La chanson fait une sorte de tour du Rwanda en parlant de ses collines, de leur beauté, de la femme rwandaise à laquelle elle prescrit, en passant, le code d’une conduite digne. Beaucoup d’autres thèmes sont abordés à la manière traditionnelle, par touches successives.
 
e. Igishakamba, le Tourbillon. Chanson dont le texte est en dialecte hima et autres parlers des populations du nord du Rwanda et du Nkole en Uganda, qui pratiquent une chorégraphie verticale dominée par la saltation.
 
f. Muramutse cyane, Vous le saluerez chaudement (de ma part).
 

27. La troupe Inkindi (traduction Les beaux danseurs) Tambwe, Ruhango – province Gitarama (actuellement Province du Sud)

Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a, b, c, d
 
Chansons de danse imbyino avec accompagnement de tambours et du battement des mains
 
a. Urwemezabahizi, le Combat qui force l’ennemi à accepter la défaite
 
b. Nyangezi (nom d’homme). Le titre se retrouve dans le domaine de la chanson de danse comme dans celui de la musique à l’inanga (cithare)
 
c. Rwego, Homme (guerrier) de haute taille et de grande force
 
d. Intore, danses guerrières Imihamirizo

  • – Entrée au rythme de tambours
  • – Danse Urusamaza, l’Excitante
  • – Danse Umuganda, Les travaux en commun
  • – Exhibition par des danseurs en solos
  • – Départ de la scène sur le même rythme

 

28. Le cithariste Médard Namaganya, Ruyumba, Mugina – province Gitarama (actuellement Province du Sud)


 
Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a, b, c, d, e, f
 
Namaganya Médard, né en 1948 dans le Marangara au centre du pays, est membre du groupe de population Twa et un des grands maîtres de la cithare inanga du pays (parmi lesquels nous pouvons citer Rujindiri, Sebatunzi, Rutangira, Munzenze, Ruzamba, Kabarira… tous décédés à l’heure actuelle).
 
Il a été initié à l’art musical de l’inanga par son oncle Rujindiri Bernard qui l’avait lui-même hérité de son père Mahwehwe, lequel l’avait reçu de sa mère, Gicunatiro, une grande cithariste, servante et musicienne à la cour du roi Kigeli Rwabugiri.
Pendant longtemps, tout en s’initiant au maniement de la cithare, Namaganya a accompagné son oncle comme troisième voix, au cours des récitals que ce dernier donnait à travers le pays. La deuxième et très belle voix du groupe était celle de Semahe (ancien danseur de la troupe royale Ishyaka). Rujindiri et Semahe ne sont plus de ce monde.
 
Au cours de cet enregistrement de juillet 2001, il a présenté, en trio avec sa femme et sa sœur (deuxième et troisième voix), plusieurs chants.
 
a. La nuit est tombée. Tony arrive chez Médard. Salutations chaleureuses. Ils se connaissent bien, Médard s’est déjà produit à Gand au Festival de Flandres. Il lui dit l’avoir attendu depuis le matin. Tony lui présente ses excuses. Le message qu’il lui avait envoyé ne lui est apparemment pas parvenu. L’équipe lui a offert une nouvelle cithare (inanga), la sienne ayant été endommagée.
 
Il entonne quelques chants anciens, dont le premier Impunga.
Tout ceci est d’une beauté à couper le souffle et parfait sous la pleine lune, loin du bruit des voitures. Médard est un véritable showman. Il berce son instrument et en tire les plus beaux sons.
 
Impunga, Personne (guerrier) d’une grande force. Ce morceau chante les collines du Rwanda central qui furent les demeures de certains héros des temps anciens.
 
b. Imitoma, (nom de lieu). Chant d’amour qui fait partie du répertoire de la musique à l’inanga de l’ancienne cour royale.
 
Ce chant est du domaine des ibihozo (chants d’apaisement) souvent indûment traduits par berceuses.
Il aurait été composé par la princesse Karira et évoque les tendres sentiments éprouvés par Rwabugiri pour Kanjogera, lorsqu’ils étaient encore enfants.
Plus tard, ces sentiments déboucheront sur un véritable amour entre Rwabugiri devenu roi (Kigeli IV) et Kanjogera, devenue sa femme favorite et future reine-mère.
 
Le texte du chant développe les preuves de cet amour.
 
c. Rwamwiza, l’Affable (ou le Très beau), chant de l’ancienne cour royale. Lui aussi fait partie du domaine des ibihozo et aurait été composé par le poète Rudakemwa au 19è siècle, en l’honneur du roi Mutara Rwigera et de ses épouses. Le chant évoque aussi l’armée sociale (milice) Abakwiye (Abakwiye-umwami, les Dignes du roi), formée lors de l’avènement de ce monarque.
 
d. Mwana w’ibuhoro, Enfant de Buhoro (nom de colline), autre chant d’apaisement igihozo, exécuté pour consoler une jeune mariée ou une promise qui va bientôt rejoindre sa belle-famille.
La mariée ou la future mariée semble être de haut rang car Namaganya lui donne comme titre Mpfura ya Mazimpaka, soit Aînée de Mazimhaka. Ce dernier fut un roi poète du Rwanda.
Mais ce chant est aussi une célébration de la nature et spécifiquement des collines du Rwanda. Le titre équivaut au refrain. Le chant tranche sur les deux premiers par son rythme et son allure qui semblent s’orienter vers une création du style populaire.
 
e. Nyangezi, (nom d’homme, nom de colline). Ce chant fait incontestablement partie du répertoire populaire. Le morceau est une adaptation faite par Rujindiri à partir d’un chant populaire de danse qui se retrouve aussi bien chez les Hutu que chez les Twa
 
Le chant est principalement consacré au chef Nyangezi qui fut nommé à la tête des régions du Bushiru et du Bwanamwari (Nord du Rwanda) par l’administration coloniale belge dans les années 1920, mais il aborde également d’autres thèmes, comme les titres de bravoure d’un des rois du Rwanda, Mutara Rudahigwa, la beauté de certaines collines rwandaises, la bêtise humaine ainsi que d’autre considérations sur la vie et ses avatars.
 
Précisons que Rujindiri a réalisé une adaptation, d’un tempo un peu plus lent que celui du chant de danse, à partir de la variante twa de ce chant.
Cette adaptation est d’une beauté remarquable, (voir le CD du Cinquantaire 1910-1960 paru au musée de Tervuren, chant n° 15).

 
f. L’équipe va prendre congé de Médard, mais d’abord le cithariste montre à Tony comment jouer d’un inanga, puis sort avec lui, lui apprenant à porter un inanga sur son épaule. C’est en jouant et en chantant que toute la famille accompagne les visiteurs jusqu’à leur camionnette.
 

29. Chants de pêcheurs sur le lac Kivu


 
Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a et b
 
Vers 17.00 heures, avant que la nuit tombe, les pêcheurs quittent les berges du lac Kivu pour se diriger, à bord de leur pirogues ‘trimaran’, vers les zones où ils espèrent trouver de nombreux isambaza ou ndagala (Limnothrissa miodon, sorte de sardine).
Ils attirent ces petits poissons dans des filets accrochés au bout de longues perches flexibles, grâce aux lampes à pétrole qu’ils placent sur la pirogue centrale.
Le matin, ils rentrent de leur pêche en chantant au rythme de leurs pagaies et en émettant quelques petits sifflements.
 
Il n’est pas facile d’enregistrer ces chants car il faut pouvoir naviguer au même rythme qu’eux. Un court exemple en est donné sous a et b.
 
a. La pirogue de l’équipe est attachée au ‘trimaran’ qui la précède.
 
b. Au début de la vidéo, un des pêcheurs vient chercher à la nage l’argent que l’équipe offre au groupe pour les remercier de leur participation. Il ramène les billets à ses compagnons en les serrant entre ses dents.
Les images suivantes sont celles des pêcheurs à bord d’une pirogue simple. A la demande de l’équipe, elle tourne autour de leur embarcation.
 

30. La troupe Isonga (traduction le Sommet) Rukali, Nyanza – province Butare (actuellement Province du Sud)


 
La troupe Isonga fait partie de la troupe Urukerereza qui s’exerçait et présentait ses spectacles dans l’enceinte de l’ancienne résidence de feu le Mwami Mutara Rudahigwa.
Elle est composée, comme de nombreuses troupes au Rwanda, des artistes issus des trois groupes de population.
 
Isonga a de nombreuses tournées à l’étranger à son actif et parmi elles, une tournée européenne organisée en 1996 en Belgique, France, Pays-Bas et Angleterre par A. Maes-Geerinckx (dans le cadre de l’association Umubano dont elle était vice-présidente à l’époque et responsable des volets ‘Culture et Education’)
 
Au cours de l’enregistrement, Isonga a présenté les chansons de danse suivantes :
a. Dore intwari, Voici les braves. Chant du groupe des hommes au rythme duquel ils entrent sur un pas cadencé du genre gucunda : balancer, exécuté autrefois dans le cadre de la danse guerrière kwiyereka par les pages et les guerriers en exercice.
La mélodie est accompagnée par quelques instruments qui soutiennent et dynamisent le rythme.
 
Iyo manzi, Ce héros. Chant de veillée d’armes dans le Rwanda d’autrefois adapté ici pour ponctuer les quelques numéros exécutés par les hommes rangés devant les spectateurs en guise de prélude du spectacle.
 
b. Shema, Attitude fière, Majesté, ‘Shema’ fut un des titres guerriers du roi Kigeli Rwabugiri
 
Kabanyana k’abakobwa, ‘Kabanyana’, une fille comme les autres, chant historique qui raconte les malheurs d’une fille partie en exil avec son père.
 
c. Nyambo, Homme de haute taille. Ce chant évoque, lui aussi, le roi Kigeli Rwabugiri
 
d. Bagore beza, les Belles dames (du répertoire des chants twa)
 
e. Uruyego, Objet en bois ou de vannerie bien fait, fignolé, cadeau (du répertoire des chants twa)
 
f. Ikiri bazayire, Ce qui fait plaisir aux parents (Sexe chéri par les parents : la fille).
Chant qui fait l’apologie de la jeune fille rwandaise pour sa beauté, pour le bonheur qu’elle procure aux parents, pour son rôle de ménagère et comme source de cadeaux de mariage (génisses etc.)
 
g. Danses guerrières imihamirizo Prestation de danses guerrières dont Indashyikirwa (les Inégalables) et Indamutso (le Salut) ainsi que quelques exhibitions en solo.
L’entrée des Intore sur la scène et les exhibitions en solo se sont déroulées sur une musique Ikondera avec les morceaux Abahizi (les Challengeurs) et Kanono (la Finesse).
 
h. Benimana, Les enfants d’Imana (‘Dieu’) du répertoire twa et plus spécifiquement de l’ancienne troupe royale Urwiririza.
 
i. Tambours ingoma: suite de rythmes traditionnels.
 
j. Chant à la cithare inanga (titre non-identifié), interprêté par quatre membres de la troupe : Bwanakweli Nassan (qui a participé à des nombreuses tournées à l’étranger dont la tournée Européenne de 1976), Jean Twagirayezu et Callixte Kavuna (tous deux présents également lors de la tournée de 1976) et un quatrième joueur d’inanga (nom inconnu).
 
Isamaza, l’Excitante.
Le groupe interprète ce deuxième chant sous l’impulsion de Nassan Bwanakweli.
Ce morceau fait partie du répertoire des chansons de danse twa.
 

31. La troupe Indangamuco (traduction Les garants de la culture), Kanyinya, Shyorongi, province Kigali (actuellement Province du Nord)


 
Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a, b, c, d
 
Les chansons de danse (imbyino) présentées par ce groupe se caractérisent par deux rythmes :

  • – le premier est un pur 5/8. Le battement des mains et les pas suivent le rythme fondamental ordinaire de cette mesure.
  • – le second est un battement des mains qui s’écoule de façon linéaire sous forme de croches. Celles-ci donnent un fondamental se déroulant de manière continue et dans les limites duquel les danseurs et les danseuses peuvent broder à volonté des rythmes ‘variantes’.

a. Rwanda yacu, Notre Rwanda. Mélodie twa accompagnée par deux tambours (ce qui ne correspond pas à la tradition) Les thèmes traités sont divers (souvent patriotiques) et abordés, selon la tradition, sans enchaînement évident.
 
b. Mpundu, Acclamations. Un des chants twa les plus anciens. Les Twa l’appellent d’ailleurs ‘l’aîné de leurs chants’. Mpundu était un chant de louanges à l’adresse du roi (accueil après une expédition victorieuse) et d’anciens héros.
 
c. Umunini, La grande (nom de colline). Comme beaucoup de chants twa, celui-ci évoque certaines collines du Rwanda dont il loue la beauté. Il évoque aussi la bravoure des héros qui y ont habité. Tout comme le premier (Rwanda yacu), c’est un chant de réjouissances populaires.
 
d. Musique de l’ikondera (trompes aérophones et tambours). Les instruments qui accompagnent cet ensemble ne correspondent pas à ceux de la tradition. Il manque des trompes et les tambours utilisés traditionnellement sont le ingaraba (tambour allongé) et un petit tambour nommé ruharage.
 

32. Amos Kuramba, Nyaruhengeri – province Butare (actuellement Province du Sud)


 
Explication des chants, danses et performances musicales de l’enregistrement présenté sous a
 
a. Surprise et beauté des rencontres.
A Nyaruhengeri, tandis que l’équipe se désaltère après l’enregistrement de la troupe Huguka, un jeune garçon joue, tout près d’eux, de l’indingiti (vièle monocorde), en chantant un morceau qu’il appelle Munyawera (nom d’homme).

Patrick décide de le filmer.

L’amplification du son de son instrument est assurée par une boîte métallique de récupération ayant contenu du lait en poudre NIDO.
 
 
Ainsi s’achève notre rubrique MUSIQUE et DANSES RWANDAISES, où nous vous avons présenté avec les 32 troupes différentes, venant de chaque coin du Rwanda, une très grande revue de la culture rwandaise avec leurs danses traditionnelles, leurs chants avec l’accompagnement parfois des instruments de musique, totalement inconnus de chez nous.
 
Pour revisiter la partie 2 (avec les troupes 10 à 20, cliquez ici.
Et pour revisiter la première partie (avec les troupes 1 à 10, cliquez ici.

Facebook