MUSIQUE et DANSES RWANDAISES partie 2

Dans cette deuxième partie de « MUSIQUE et DANSES RWANDAISES » vous trouvez la description détaillée des troupes 11 à 20 avec des liens vidéo vers chaque numéro enregistré.
A la fin de cette page se trouve un lien pour aller vers la partie 3, avec les enregistrements des troupes 21 à 32. Aussi il y a un lien pour éventuellement retourner vers la première partie.
 

11. La troupe Urukundo (traduction L’Amour / L’Amitié), Ruyumba – province Gitarama (actuellement Province du Sud)


Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a, b, c
 
Cette troupe est formée de Twa et présente ici trois chansons, patrimoine musical traditionnel de ce groupe de population. Les chansons présentées sont :

a. Nimuririmbe amagaju : Chantez Ceux-au-teint-clair (chanson d’entrée sur scène)

b. Iwacu ni i Kanyinya : Chez nous à Kanyinya

c. Inyange z’i Ruyumba : Les Tout Blancs de Ruyumba (à l’image du héron pique-bœuf)
 
 

12. En route vers Nyanza (actuellement Huye) et rencontre fortuite avec le groupe Abadahigwa

En roulant vers Nyanza, Tony et ses compagnons ont, par hasard, rencontré la troupe Abadahigwa qu’ils avaient enregistrée le matin même. Ils se sont arrêtés pour les saluer.
 
Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a
 
a. Au cours de la rencontre les membres de la troupe ont émis leur joie en exécutant, là sur la route, trois chansons de danse plus belles que celles qu’ils ont présentées au cours de la séance d’enregistrement, toutes trois appartenant au répertoire traditionnel twa, notamment

  • Mpundu : acclamations
  • Imirarangoma : Là où les tambours passent la nuit
  • Urwanikamiheto : La revue des arcs de combat

 
 

13. La troupe Urugangazi (traduction : Les Majestueux) du Musée national de Butare, province Butare (actuellement Province du Sud)


Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a, b, c, d, e, f, g, h,
Il faut noter que les chansons exécutées ici ont été composées par Cyprien Rugamba pour l’ancienne troupe Amasimbi n’Amakombe, alors qu’il était directeur de l’INRS à Butare.
 
Les chansons de la troupe donnent lieu à une chorégraphie lente et posée du genre Imishagiriro, genre qui s’était développé à l’ancienne cour royale du Rwanda et comporte des pas et des mouvements d’une grande finesse. Le style de ces chansons est méditatif, développant une idée par chanson ou un ensemble d’idées traitées par épisodes successifs. Rugamba avait créé de beaux et nouveaux mouvements chorégraphiques.
 
Quatre chansons de danse
 
a. Dushengeye turirimba : Nous nous présentons en chantant – chanson processionnelle, la troupe se présente sur la scène et sort sur le rythme de cette chanson.
 
b. Turaje Urugangazi : Nous voici, nous la troupe Urugangazi
 
c. Umusore ukwiye : un Jeune homme comme il faut, dont la troupe chante la prestance, le courage et la bonne éducation
 
d. Tuguhaye impundu : Nous vous adressons des acclamations
 
e. Imirishyo y’ingoma : rythmes tambourinés (répertoire traditionnel)
 
f. Ihembe : courte prestation d’une trompe de chasse (ou de guerre)
La troupe présente ici un air sur une trompe de chasse (ou de guerre), ihembe.
Cet instrument était autrefois joué pour rassembler des guerriers ou les accompagner et les exciter au cours des batailles. Il était également joué dans le cadre des expéditions de chasse, surtout la chasse à l’arc.
A ne pas confondre avec les trompes amakondera, dont la fonction musicale est toute différente. Par ailleurs, les trompes amakondera sont fabriquées en tiges de bambou et/ou en calebasse, alors que les trompes de chasse étaient principalement tirées des cornes d’antilope.
 
g. Morceau de musique Ikondera (aérophones et tambours)
 
h. Imihamirizo y’intore : danses guerrières des intore.
La troupe entre sur le rythme de trois tambours ingoma, sans la musique ikondera, ce qui n’est pas habituel.
 
 

14. En route vers Nyaruhengeri, province Butare (actuellement Province du Sud)


Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a
 
Tony Vander Eecken, Vincent Kenis et Patrick Tacq sont en route pour enregistrer la troupe ‘Huguka’ à Kibingo.
 
a. Dans la voiture, le chauffeur a mis une cassette de musique congolaise (papa Wemba) et Tony s’entretient joyeusement avec lui des différentes sortes de bières qu’on trouve au Congo (Scotch, Tembo, Simba, etc.).

Ils sont secoués comme de vieux pruniers.
 
 

15. Troupe Huguka (traduction Fais attention ! / Sois habile !)- groupe Twa, Kibingo, Nyaruhengeri – Province Butare (actuellement Province du Sud)

 
Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a, b, c, d, e, f, g, h,
 
Ce groupe a présenté sept chansons de danse qui font toutes partie du répertoire twa habituel (polyphonies et chorégraphie).
Certains titres traditionnels ont été remplacés par des titres adaptés aux circonstances et à la situation du moment, probablement à l’occasion de certaines campagnes sociales. Parmi ces chansons :
 
a. Twiyubakire u Rwanda : Bâtissons ensemble le Rwanda : un des thèmes chantés sous ce titre est le souhait de voir les services judiciaires rendre justice aux Rwandais.
 
b. Tuzakomeza turwubake : Nous continuerons à le bâtir (le Rwanda) : pratiquement les mêmes thèmes que ceux traités dans la chanson précédente.
 
c. – Mpundu : Acclamations
– Ikigote kireze : Le miel sauvage est à cueillir
 
d. Iyo manzi : Ce Brave + accompagnement d’un morceau de musique ikondera
 
e. Urwanikamiheto : la Revue des arcs de combat est une chanson de louanges (des guerriers) du répertoire traditionnel twa
 
f. Dore Impangaza y’urwego : Voici le Brave de haute taille (chanson de danse)
 
g. Morceau de musique ikondera appelé Bamurangahe (traduction : Où se trouve le chef ou le roi). Ceci est traditionnellement un morceau de veillée par lequel les Bakondera rendaient hommage à leur chef tout en réclamant quelque rétribution.
 
h. Tony est tellement content qu’il remercie les membres de la troupe en leur donnant à chacun la main, puis paye le responsable du groupe.
 
 

16. La troupe de Mugombwa, Rwamiko – province Butare (actuellement Province du Sud)


 
Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a, b, c, d
 
a. Tony et son équipe arrivent sur place. Des enfants les accueillent et Tony joue ‘à téléphoner’ avec eux. Puis il se rend à la buvette la plus proche pour commander quelque chose à manger et à boire pour ses compagnons et les accompagnateurs (préparation de bananes cuites et de brochettes de chèvres). La commande du repas assurée, il retourne vers le lieu de l’enregistrement pour régler la mise en place du groupe.
 
b. La troupe a présenté une chanson à rythme non dansable en guise d’introduction et ensuite trois chansons qui sont une apologie de la culture rwandaise dont la troupe vante la grandeur tout en affirmant sa volonté de contribuer à la consolider. Elles sont accompagnés du lamellophone ikembe (ou likembe), deux tambours et le battement des mains
 

  • Twubake umuco nyarwanda : Bâtissons la culture rwandaise
  • Umuco wa kera : La culture dans le passé
  • Dushimire umuco nyarwanda : Remercions la culture rwandaise

Un musicien soliste présente ensuite un air sur l’ikembe, air qui se rencontre normalement dans la musique à l’inanga et a pour titre Abandi Imana zirabaha.

Le style du chant et celui du pincement des lamelles de l’instrument rappellent fortement le jeu du grand cithariste Joseph Sebatunzi que ce jeune joueur de l’ikembe semble avoir voulu imiter.

– Abandi imana zirabaha : littéralement A d’autres les dieux donnent ou Les autres sont favorisés par le Destin (et pas moi). Première partie du chant
 
c. Abandi imana zirabaha : suite du chant précédent.
 
d. Avant son départ la troupe présente un dernier chant à avec accompagnement du battement des mains et des deux tambours. Les paroles chantées par le musicien ne s’entendent pas.
Le rythme de danse n’est pas du genre rwandais traditionnel mais importé, du genre congolais guceza d’où est venu l’instrument ikembe
 
 

17. La troupe Inganzo (traduction : Les Inspirés), Nyamasheke – province Cyangugu (actuellement Province de l’Ouest)


 
Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a, b, c, d, e
 
La troupe a présenté la déclamation d’un extrait de hauts faits guerriers (fictifs), en guise de prélude au spectacle qu’elle a donné, ainsi que cela se fait souvent au Rwanda, dans le cadre traditionnel. Ensuite elle a exécuté plusieurs chansons de danses avec accompagnement d’un tambour et du battement des mains.

Dans les chorégraphies auxquelles donnent lieu ces chansons, on note des pas et des mouvements importés, car étrangers à cette région du Kinyaga (autour du lac Kivu). Ces mouvements sont très variés, avec des courses esquissées qui apparaissent comme une sorte de farandole. Par contre, on y retrouve des pas et des mouvements dominés par un balancement et une saltation mesurée qui eux, sont propres à ladite région et à tous les riverains méridionaux du lac Kivu.
 
a. Inganzo izira kuganzwa, Source d’inspiration qui ne faiblit pas : chant-hymne de la troupe dans lequel elle affirme ses résolutions du domaine artistique.
 
b. Twambariye urugamba, Nous sommes parés pour le combat : combat pour la défense de la culture rwandaise, pour l’unité et la réconciliation nationales
 
c. Nasanze kubana ari byiza, J’ai constaté que l’entente entre les hommes est la meilleure des choses : la chanson est un souhait pour que les Rwandais vivent en harmonie.
 
d. Umuntu ni kimwe n’undi, Un homme en vaut un autre : égalité de chances et mêmes droits pour tous les groupes de population du Rwanda
 
e. Igihe kirageze turangwe n’ubutabera, Le temps arrive pour une justice rendue à tous équitablement.
 
 

18. La troupe Abasamyi (traduction : Les Paysans), Impala, île Nkombo – province Cyangugu (actuellement Province de l’Ouest)


 
Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a, b, c, d
 
L’île Nkombo est située dans le lac Kivu sur la frontière entre le Rwanda et le Congo.
Les chorégraphies des habitants de cette île sont atypiques par rapport à la manière rwandaise de danser, en ce sens qu’elles privilégient la partie médiane du corps. La plupart des mouvements des bras reproduisent ceux de la nage (crawl) et ceux du maniement des pagaies de part et d’autre de la pirogue. On y retrouve des éléments appartenant au Congo tout proche.
 
a. Tony Van der Eecken et ses compagnons descendent la colline jusqu’au lac (Kivu) pour rejoindre l’île Nkombo en pirogue. Là, ils sont chaleureusement accueillis par le maire et ses collaborateurs.
 
b. Un ikembe (likembe) tout à fait spécial. Ce lamellophone est attaché à une grosse calebasse joliment garnie (assez inhabituel pour cet instrument) qui lui sert d’amplificateur de son.
 
c. Toutes les chansons que l’on entend dans cet extrait sont accompagnées de l’ikembe, du battement des mains, d’un petit tambour et d’un sifflet d’origine européenne. Les paroles sont en dialecte gihavu parlé notamment sur cette île.
 
d. La nuit tombe quand Tony prend congé des habitants de l’île. La descente vers le lac se fait à la lueur du spot de Patrick, le cameraman.
A bord de la pirogue, les pagayeurs (le grand-père, le père et son fils) chantent une sorte d’onomatopée qui rythme la poussée de l’embarcation vers la terre ferme.

Sur le rivage il y a des pêcheurs. Certains d’entre eux préparent leur repas du soir sur un feu de bois à même le sol. Patrick a filmé l’un d’eux.

En haut de la colline, le petit groupe est accueilli par ceux qui sont restés sur place.
 
 

19. La troupe Inkesha (traduction : La parure) Nyamagana, Gashonga – province Cyangugu (actuellement Province de l’Ouest)


 
Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a, b, c, d
 
Ce troupe, qui est composé de Twa, a exécuté des morceaux traditionnels de la musique ikondera (amakondera : trompes) qui sont joués dans le cadre du spectacle des danses guerrières des Intore (il en existe d’autres qui étaient joués au cours des veillées royales ou chez certains notables).

Un trait inattendu est l’accompagnement de ces morceaux par un battement des mains à la place du tambour ingaraba absent.

Il est intéressant de savoir que la spécialité musicale des amakondera est assez récente au Rwanda. Elle fut introduite dans le pays à partir de la Tanzanie actuelle, probablement au cours de la période fin du 19ème, début du 20ème siècles.
 
a. En se dirigeant vers le groupe à enregistrer, Patrick a surpris un petit groupe d’enfants dans leur jeu. Ils simulent un cortège nuptial accompagnant la mariée. Il les filme.
A la demande d’un des passants qui se sont arrêtés pour regarder l’enregistrement de la scénette, les enfants entament une chanson traditionnelle qui accompagne cette sorte de cortège, notamment Bambaye neza baraje : Les voilà qui arrivent parés de beau.
 
Rencontre avec deux des joueurs d’amakondera qui font partie du groupe. Tony leur demande combien de musiciens il y aura au total.

Les morceaux interprétés sont :
 
b. Umusambi, La grue couronnée
 
c. Icyizire, L’espoir et Abahizi, Les challengeurs
 
d. Rwanyamiyaga, Le rythme des vents

 
 

20. La troupe Amasata (traduction Les Elancés), Gasogi – ville de Kigali


 
Explication des chants, danses et performances musicales selon les enregistrements présentés sous a, b, c, d, e
 
Les membres de ce groupe de Twa détiennent en partie, l’héritage de leurs aînés des anciennes troupes royales Ishyaka (danseurs) et Urwiririza (chanteurs) et ont interprété les chansons de danse suivantes :
 
a. Chant d’entrée dont nous n’avons pas reconnu le titre.
 
b. Rushitamugabo rwa Gitinywa, l’Enfonceur (de la lance) dans les corps des guerriers (ennemis), (fils) de Redoutable : un des chants d’escorte du roi durant le portage de celui-ci au cours de ses voyages.
 
Iyombe, terme difficile à traduire. C’est un chant qu’on exécutait à la cour royale dans certains rituels. Il faisait partie du répertoire des chants des servantes ancestrales attachées à la cour. Celles-ci, entre autres fonctions, animaient les veillées royales et participaient au cérémonial quotidien du lever et du coucher du roi.
 
c. Akazeze, le Petit espoir (traduction approximative) : un chant probablement originaire de la région du Sud- Ouest du Rwanda (Gikongoro et Cyangugu). Le terme nous oriente vers l’espoir de recevoir un cadeau.
 
d. Imihamirizo, danses guerrières des intore.
La troupe exécute trois danses avec l’accompagnement d’un tambour.
 
e. uBushenge : nom d’une région du Rwanda dans le Kinyaga (Cyangugu). Ce chant figure au répertoire des chansons de danse twa et hutu de la région susnommée.
 
 
Ici, nous arrivons à la fin de Musique et Danses Rwandaises partie 2 avec les enregistrements des troupes 11 à 20 que vous avez pu visionner et écouter.
Si vous le souhaitiez, vous pouvez maintenant retourner vers la première partie avec ce lien, où vous retrouvez les troupes 1 à 10.

Et pour les troupes 21 à 32, vous trouvez ici un lien vers la partie 3.

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