Apiculture – Ardi

Notre partenaire ARDI

(Association Rwandaise pour la Promotion du Développement Intégré).

Déjà depuis sa fondation en 1988 ARDI stimule des initiatives de base en vue de réaliser un autodéveloppement.ARDI s’adresse surtout aux organisations structurées (aujourd’hui des coopératives) actives dans le secteur agricole.

L’association s’est spécialisée dans l’apiculture qui offre beaucoup de possibilités de développement. La VRV Umubano appuie ARDI pour promouvoir l’apiculture au sud et à l’ouest du Rwanda. Elle peut ainsi compter sur l’aide financière des pouvoirs publics(DGD), de la Province de Flandre orientale et de quelques villes et communes.

Au courant des mois de septembre/octobre 2016 le Rwanda organisera l’ApiExpo Africa.  Grâce aux actions d’ARDI cet événement panafricain aura lieu cette fois au Rwanda.  Lisez plus dans le numero de décembre 2014 du « The African Honey magazine » (uniquement disponible en anglais)

Toutes les informations utiles concernant l’ApiEpo Africa à Kigali peuvent être consultées en cliquant sur ce lien.

Lisez le rapport exclusif de fin 2015, rédigé par Patrice Musabimana, Secrétaire Exécutif d’ARDI, sur leur projet.

Apiculture

L’apiculture est une activité traditionnelle au Rwanda. Les apiculteurs connaissent la valeur nutritive et médicinale du miel. Les méthodes d’exploitation traditionnelles sont toutefois trop peu productives, mais elles peuvent être améliorées d’une manière relativement aisée.

Ardi s’y emploie en remplaçant les nattes traditionnelles par des ruches Langstroth et Kényanes. La production par ruche peut ainsi monter de 2 ou 3 kg à 30 ou 40 kg. La cire peut également être récupérée d’une manière rentable et transformée en matériel utilitaire (bougies et autres).

L’APICULTURE POUR LA REDUCTION DE LA PAUVRETE EN MILIEU RURAL AU RWANDA (Par Désiré Mushumba)

(Article publié en traduction néerlandaise dans le bulletin d’informations de juin 2010. Téléchargez la version en néerlandais avec les photos en cliquant sur ce lien :

Dans les conditions de haute densité démographique impliquant l’exigüité extrême des terres arables dans un pays dont les conditions économiques sont axés sur l’agriculture et l’élevage, le Rwanda classé parmi les pays plus pauvres du monde a opté pour la promotion des filières agricoles hors sol. La filière apicole (élevage des abeilles) a été retenuecomme l’une des alternatives prometteusesviables pouvant contribuer efficacement a la réduction de la pauvreté en milieu rural. A partir de l’année2003, l’ONG RwandaisARDI(Association Rwandaisepour la Promotion du Développement Intégré) conjointement avec l’ONG Belge Umubanosous le financement de la DGCD et les autres partenaires tels que la PFO et 11-11-11, a initié un programme visant la réduction de la pauvreté au Rwanda à travers la promotion de la filière apicole avec un accent particulier sur les provinces du Sud et Ouest

Le choix de cette filière n’a pas été gratuit car :

L’apiculture améliore les rendements agricoles par la pollinisationdes plantes entomophiles

Le miel est un aliment énergétique très riche en nutriments et recherché sur le marché pour ses effets thérapeutiques

L’apiculture se fait sur des espaces incultes et répond favorablement aux contraintes de l’exiguïté des terres arables au Rwanda.

L’apiculture ne nécessite pas de beaucoup de travail et demande un investissement relativement faible

Les sous produits de la ruche peuvent être une bonne source de revenu

Les provinces ciblées par ce programme connaissent denombreux atouts apicoles dont les principaux sont :

L’altitude moyenne et épanouissante pour les abeilles : entre 1500 et 2000 m ;

La pluviométrie annuellegénéreuse : 1000 à 1200millimètres par an pendant 8 mois

La saison sèche n’est pas très longue ; (4 mois) et le climatest tempéré(moyenne de 25 °C)

La végétation composée d’une flore mellifère riche

Notons que le marché potentiel de consommation du miel brut au Rwandapour la consommation est estimé à 480 tonnes par an alors que la capacité de production locale actuelle n’excède pas 95 tonnes par an.

Les apiculteurs traditionnels œuvrant dans la zone ciblée par ce programme de promotion de l’apiculture au Rwandasont confrontées aux problèmes liés à la satisfaction de leurs besoins vitaux de base, d’épargner et de s’investir comme apiculteurs professionnels visant le marché. Ces derniersaccusentencore de faible niveau technique et managérial en ce qui concerne la production moderne et la valorisation des produits apicoles. Jusqu’en 2009 les interventions de ce programme ont été beaucoup plus axées sur le renforcement des capacités organisationnelles et techniquesvisant la promotionl’apiculture moderne orientée vers le marché. Au total xxxx techniciens ont été formés et ont amélioré leurs connaissancesen techniques apicoles modernes. Un accent particulier sur les techniques de renforcement des colonies en utilisant les matériels apicoles pouvant améliorer le rendement de production apicole par ruche. Notons ici que avec la ruche traditionnelle disponible au Rwanda fabriquée en forme conique et tressée soit en tigettes d’eucalyptus , bambous ou feuilles bananerais ne produit qu’au maximum 3,5 kg de miel par an et que ce produit était culturellement réservé a la fabrication des vins et bières artisanales. Toutefois, les Rwandais n’ont jamais ignoré la valeur thérapeutique du miel car les quantités énormes étaient également réservées aux traitements des maladies de l’appareil digestif et respiratoires chez les enfants ainsi que l’appareil locomoteurchez les adultes.

La ruche à cadres mobile de type Langstroth inventé en Amérique et introduit au Rwanda depuis 1977, a enregistré des résultats plus concluants car elle a permis d’améliorer le rendement de la ruche traditionnelle de plus de dix fois (3 à 30 Kg de miel par ruche par saison). La ruche semi moderne à barrettes supérieures d’Origine Kenyane a été également introduite plus tard en 1986 avec son avantage sur le cout mais aussi sur l’amélioration du rendement apicole avec une augmentation de production de plus de 50% par rapport a la ruche traditionnelle mais également la production de la cire comme un autre sous-produit de la ruche trop recherché (fabrication des bougies, cirages, cierges, vernis, produits cosmétiques, etc).

Avec son climat à printemps perpétuel combiné avec les plantes et forets mellifères abondantes, le Rwanda remplit toutes les conditions favorables pour l’élevage des souches tropicales des abeilles. Ce ci s’ajoute a la disponibilité des apiculteurs qui ont hérité ce métier de leurs anciens ancêtres.

Avec ce programme de promotion de l’apiculture moderne, ce métier n’est plus réservé aux héritiers plus âgés comme dans les anciennes époques mais celle-ci a atteint progressivement les souchesles plus dynamiques de lasociété ( jeunes et femmes). Ici il faut rappeler que les tabous culturelles rwandais excluaient totalement les femmes dans l’apiculture mais que grâce aux activités de vulgarisation cette mentalité a considérablement changé car le programme a pufaciliter l’intégration de plus de 30% des femmes et jeunes dans ce métier. Les propos d’une femme veuve de 31 ans, apicultrice depuis 3 ans dans le district de Ruhango(Province du Sud) à la fin de l’année 2009 sont éloquents à ce point :

«Apres avoir remarqué l’importance économique de l’apiculture, j’ai décidé de vendre mes 4 chèvres, un mouton et 3 poules pour me procurer de six ruches modernes et me professionnaliser dans l’apiculture et pour le moment le revenu de mon ménage et conditions de vie se sontconsidérablement accrus car ceci ne me demande pas trop de travail et le marché du miel est assuré »

25 coopératives apicoles modèles composées de plus de 2000 membres effectifs ont été ciblées par le projet apicole de 2008 et 2009.

Avec la nouvelle loi des coopératives en vigueur depuis 2006 au Rwanda, ces coopératives ont été principalement appuyées a se structurer convenablement comme entités économiquement viables. Ces dernières ont été appuyées a établir les textes réglementaires et opérationnaliser efficacement leurs organes statutaires (Assemblées générales et comités directeurs). Plus de 32% des femmes briguent des postes de responsabilités dans ces coopératives ce qui témoigne encore leur intégration effective dans l’apiculture.

41% de ces coopératives ont reçu leurs documents de reconnaissance juridique au niveau de l’Agence National des Coopérative(ANC) tandis que 32% et 27 % sont reconnus respectivement au niveau de leurs districts et secteurs et sont en cours de processus pour l’obtention de la personnalité juridique.

400 ruches modernes de type Langstroth ont été introduit dans le circuit de production sous forme de crédits rotatifs entre les membres.

Les ménages sans ou avec peu de terres arables dans 7 districts ciblées par le projet considèrent désormais l’apiculture comme une filière prometteuse pouvant contribuer efficacement à l’amélioration de leursconditions économiques.

A la fin de l’année 2009, la moyennede revenu supplémentaire brute issu des produits apicoles s’est accrude 32,3 %chez 638 ménages membres des coopératives apicoles ciblées.

2175 apiculteurs dont 34% des femmes ont intériorisé les connaissances techniques modernes utiles à l’amélioration de la production apicole. Suite aux différentes sessions de formation l’application des techniques apicoles modernes, le nombre des apiculteurs actifs et semi professionnels s’est accru de 29,6 et 31,3% respectivement pour les femmes et jeunes.

Le rendement de miel par ruche moderne par an a passé d’une moyenne de 16,7 à 26,1 kg de miel par ruche par saison dans les coopératives apicoles ciblées.

Le miel constitue le premier produit apicole mis sur le marché au Rwanda (Miel en exposition agricole organisé a Mulindi par le Minagri)

La partsocio – économique de l’apiculture dans les ménages des apiculteurs et le niveau de professionnalisme ont augmenté sensiblement.

Ceci peut être vérifié par quelques indicateurs :

Le taux d’adhésion des ménages dans les mutuels de santé a augmenté de 43,6% comparativement à l’année 2007.

Le taux de déperdition scolaire réduit de 29,3% dans les ménages des apiculteurs ciblés.

Pour réduire le cout de production, un réseau de 71 artisans apicoles est établi et produisent des intrants apicoles de bonne qualité facilement accessibles chez les apiculteurs

24 ruchers modernes ont été construits dans la zone d’intervention du projet ( 8, 9 et 7 ruchers modernes avec la capacité de charge de 10 à 15 ruches implantés respectivement dans les zones Sud / Muhanga, Sud / Huye et Ouest / Rusizi). 4 centres apicoles avec la capacité de charge de 8 à 10 tonnes du miel ont été construits et/ ou réhabilités dans les districts de Kamonyi et Nyaruguru.

A travers son Centre de Services aux Apiculteurs (CESAPI), ARDI a obtenu leprix d’excellence dans la branche d’Agribusiness pour la promotion des produits apicoles à l’occasion de l’exposition international organisé à Kigali en Aout 2009 par le Ministère du commerce et des industries au Rwanda. Ceci est un pas de géant en ce qui concerne le développement du marché des produits apicoles.

Si bien qu’en général la production apicole s’est améliorée, le niveau optimum de rendement par ruche n’estencore atteint (au moins 35 kg de miel/ ruche) suite aux lacunes observables encore dans l’application de quelques techniques apicoles modernes et la prédominance des intrants apicoles traditionnelles peu productifs

Le niveau de professionnalisme souhaité n’est pas encore bien atteint car la majorité des apiculteurs jeunes dynamiques qui se sont intégrées dans les coopératives apicoles sont encore nouveaux dans le métier.

On constate encore beaucoup de lacunes en ce qui concerneinstitutionnelles et managériales chez les coopératives apicoles. Les organes de gestion et de contrôle des unités apicoles de base manquent encore de capaciténécessaire en ce qui a trait à la gestion qui est peu ou pas basée sur des textes de baseet outils comptables fiables ;

La trésorerie pratiquée est peurigoureuse.En effet, les Trésoriers des unités apicoles de base ne pratiquent pasrégulièrement une gestion comptable rigoureuse et écrite. Par ailleurs on peut déplorer que l’audit interne au sein des coopérativesapicoles resteencore à sa plus simple expression.

La structure organisationnelle actuelle des coopératives apicoles n’a pas beaucoup développé une vision nette orientéevers lesaspects commerciaux, au lobbying et au marketing. Ces aspects devront attirer une grande attention pour lesinterventions d’appui pour afin d’atteindre la noble mission de promouvoir la filière apicoles au Rwanda comme l’une des alternatives durables de réduction de la pauvreté en milieu rural.La collaboration avec d’autres acteurs de développementetopérateurs économiques en constitueraune pierre angulaire.

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